Les grands singes pourraient être touchés par le COVID-19

Bonn, le 21 avril 2020 – Les experts ont conclu que les grands singes pouvaient également être touchés par le COVID-19. Le Groupe de spécialistes de la santé des espèces sauvages de l'UICN et le Groupe de spécialistes des primates de l'UICN soulignent tous deux que, bien qu’aucun cas de grands singes n'ait été signalé, on peut raisonnablement estimer qu'ils seraient sensibles au COVID-19. Des études antérieures ont montré que les grands singes peuvent être infectés par des agents pathogènes respiratoires humains. Le gorille et le chimpanzé sont protégés par la Convention sur les espèces migratrices.

Les grands singes sont déjà confrontés à de nombreuses menaces, notamment la perte d'habitat, le braconnage et d'autres maladies infectieuses telles que le virus Ebola. Le COVID-19 ajoute encore une autre menace potentielle aux populations de grands singes du monde entier, qui sont toutes classées comme en danger ou en danger critique d'extinction.

La mesure la plus efficace pour réduire les risques est de minimiser les contacts entre les grands singes et les personnes infectées. 

En conséquence, les experts de l'UICN ont recommandé la suspension du tourisme auprès des grands singes et la réduction des recherches sur le terrain. En réponse à cet appel, la majorité des sites touristiques permettant jusqu'alors d'aller à la rencontre des gorilles ont été fermés à compter du 23 mars 2020. 

Bien que ces fermetures soient cruciales pour réduire le risque d'infection, la perte de revenus touristiques pourrait avoir un impact significatif sur la conservation des grands singes ainsi que sur les économies nationales des États de l'aire de répartition des grands singes.

Lors de la troisième réunion des parties à l'accord sur les gorilles qui s'est tenue en juin 2019, S.E. le professeur Ephraim Kamuntu, ministre du tourisme, de la faune et des antiquités du gouvernement ougandais a souligné l'importance du tourisme en déclarant ce qui suit : 

« En Ouganda, par exemple, le tourisme, qui repose en grande partie sur la faune, contribue à environ 9 % du PIB du pays. Le tourisme reste la principale source de devises pour l'Ouganda, rapportant 1,45 milliard de dollars par an. Le secteur fournit 1,173 million d'emplois en Ouganda, soit 8 % de l'emploi total dans le pays. […] Le tourisme relatif aux gorilles représente à lui seul environ 60 % des revenus totaux des aires protégées pour les espèces sauvages en Ouganda ».

Comme de nombreuses personnes sont contraintes de quitter leur travail pendant le confinement imposé au niveau national, on craint de plus en plus que le braconnage des espèces de grande valeur n'augmente1. Ainsi, des appels ont été lancés en faveur d'un soutien économique pour compenser la perte de revenus et d'emplois liée au tourisme, ainsi que de mesures de soutien à la santé publique au sein des communautés locales2. Étant donné l'importance économique du tourisme auprès des espèces sauvages pour les États de l'aire de répartition des grands singes, il est important de soutenir la conservation de ceux-ci à mesure que les efforts de relance économique progressent.    

 

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Contact: 

Kanako Hasegawa, Agent de programme associé, Équipe chargée des espèces terrestres:  ([email protected])


https://news.mongabay.com/2020/04/for-great-apes-at-risk-of-infection-covid-19-is-also-an-economic-threat/

https://media.nature.com/original/magazine-assets/d41586-020-00859-y/d41586-020-00859-y.pdf

Last updated on 22 July 2020