Sauvegarde des lions : l’Afrique se met d’accord sur la marche à suivre

La première réunion des États de l’aire de répartition du lion d’Afrique, dirigée par la CITES et la CMS, s’achève avec des résultats constructifs à l’approche de la COP17 de la CITES et de la COP12 de la CMS

 

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Communiqué Final de la Réunion des États de l’aire de répartition du lion d’Afrique
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Entebbe, Ouganda, 1er juin 2016 – Lors d’une réunion historique, les représentants de 28 États de l’aire de répartition du lion d’Afrique ont adopté un vaste accord visant à garantir la survie de cette espèce emblématique à l’état sauvage en Afrique.

Le consensus, valable sur l’ensemble du continent et portant sur la conservation, la gestion et la restauration du lion (Panthera leo) et de son habitat en Afrique, a été atteint lors d’une réunion organisée par le gouvernement ougandais et coordonnée conjointement par laConvention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) et laConvention sur la Conservation des Espèces Migratrices de la Faune Sauvage (CMS) du 30 au 31 mai à Entebbe.

Selon la Liste rouge de l’UICN de 2015, les populations de lion d’Afrique ont subi un déclin global de 43 pour cent entre 1993 et 2014. Alors que les populations ont augmenté de 12 pour cent au Botswana, en Namibie, en Afrique du Sud et au Zimbabwe au cours de la même période grâce à une bonne gestion de la faune sauvage, d’autres sous-populations du reste de l’Afrique ont chuté de 60 pour cent.

« Nous sommes fiers d’avoir pu accueillir cette importante réunion pour le lion d’Afrique dirigée par la CMS et la CITES et nous sommes ravis du résultat. Les actions convenues à Entebbe constituent des étapes importantes allant dans la bonne direction et l’Ouganda est prêt à coopérer avec d’autres États de l’aire de répartition afin de promouvoir et de renforcer les efforts de conservation en faveur du lion dans toute l’Afrique »

H.E. Maria Mutagamba, Ministre ougandaise du Tourisme, de la faune sauvage et des antiquités.

Le communiqué final, adopté lors de la réunion intergouvernementale qui a duré deux jours, montre un consensus parmi les États de l’aire de répartition du lion d’Afrique sur l’importance de conserver les lions sur l’ensemble du continent et identifie un certain nombre d’actions pratiques. Le communiqué est également disponible en français.

Voici quelques-unes des actions adoptées : impliquer les communautés locales dans les activités de conservation et le partage des avantages, atténuer les conflits entre humains et lions et les abattages ou empoisonnements en représailles par les éleveurs de troupeaux et les bergers, améliorer la gestion des zones protégées pour favoriser les lions et restaurer la connectivité entre les populations fragmentées de lions. En outre, les pays ont convenu de la nécessité de continuer à enquêter sur le commerce illégal d’os et autres parties de lions, de l’introduction de pratiques d’aménagement des sols centrées sur la faune sauvage et les écosystèmes et de la nécessité de renforcer les collaborations transfrontalières afin de corriger la situation désespérée dans laquelle se trouvent les lions d’Afrique.

« Les États de l’aire de répartition du lion d’Afrique partagent un objectif commun, qui est de garantir la survie des lions à l’état sauvage. Il y a consensus sur les menaces existantes et, à quelques exceptions près, sur la marche à suivre. La CITES et la CMS sont ravies d’offrir leur soutien aux États de l’aire de répartition afin qu’ils atteignent leurs objectifs, avec un solide soutien scientifique de la part de l’UICN », John E. Scanlon, Secrétaire général de la CITES.

Par ailleurs, un consensus rédigé avec soin sur le sujet de la chasse au trophée a été convenu à Entebbe, tous les États de l’aire de répartition du lion présents à la réunion acceptant le fait que la chasse au trophée des lions, si elle est bien gérée, constitue un excellent outil de conservation qui ne devrait pas être remis en question par la CITES ou la CMS. Dans le communiqué, les 28 États de l’aire de répartition « soulignent les avantages que la chasse au trophée, si elle se base sur des quotas scientifiquement établis, en prenant en compte la position sociale, l’âge et le sexe de l’animal, a apporté, dans certains pays, à la conservation des populations de lions ».

La perte et la dégradation des habitats constituent la principale menace à l’encontre des lions en Afrique, provoquées par les installations humaines empiétant sur les habitats du lion. L’épuisement des proies dû au braconnage pour la viande de brousse, l’abattage aveugle et le bétail représentent les autres grandes causes du déclin. Par ailleurs, on note des inquiétudes au sujet du commerce illégal des parties de lion à des fins médicales et une amélioration de la gestion de la chasse au trophée a été recommandée.

« Les déclins drastiques des populations de lions au cours de la dernière décennie prouvent qu’il y a clairement un besoin urgent de traiter les menaces à l’encontre de cette espèce majestueuse. Le renforcement de la coordination et de la collaboration entre les pays du lion en Afrique grâce à des ateliers, comme celui organisé par la CMS et la CITES à Entebbe, est primordial pour atteindre cet objectif, »
Bradnee Chambers, Secrétaire exécutif de la CMS.

La CMS et la CITES appliquent toutes les deux leur mandat respectif pour traiter les menaces à l’encontre du lion d’Afrique.

Lors de la prochaine Conférence des Parties de la CITES (COP17), qui se tiendra plus tard cette année en Afrique du Sud, une proposition visant à renforcer la protection en transférant le lion d’Afrique de l’Annexe II à l’Annexe I sera débattue. En outre, divers aspects du commerce et de la gestion des lions seront discutés lors de la COP17, dont des directives pour une chasse au trophée et une mise en œuvre soutenues.

De son côté, la CMS met en œuvre une décision prise lors de la COP11 visant à promouvoir la conservation des lions en Afrique et ouvre la voie à une inscription à l’Annexe II de la CMS lors de la COP12, qui se tiendra du 22 au 28 octobre 2017 à Manille.

« La réunion à Entebbe a été remarquablement constructive et a contribué pour la première fois à réunir les États de l’aire de répartition du lion d’Afrique pour qu’ils débattent de la situation tragique de dans laquelle se trouve l’espèce. Cela a été l’occasion de voir comment une combinaison d’efforts locaux et régionaux, ainsi qu’une régulation du commerce par la CITES et une coopération renforcée grâce à la CMS pouvaient promouvoir la conservation de l’espèce et de ses habitats. Les États de l’aire de répartition du lion d’Afrique appellent la CITES, la CMS et d’autres partenaires à soutenir leurs efforts visant à conserver et restaurer cette espèce emblématique dans tout le continent, »

M. George Owoyesigire, Ag. Asst. Commissaire pour la Conservation de la faune sauvage au Ministère ougandais du Tourisme, de la faune sauvage et des antiquités, qui a présidé la réunion organisée à Entebbe.

La réunion d’Entebbe a pu être organisée grâce au soutien financier des gouvernements d’Allemagne, des Pays-Bas et du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et de l’Irlande du Nord. Par ailleurs, c’était la première fois que la CITES et la CMS organisaient conjointement une telle réunion.

 

Notes à l’intention des rédacteurs

Communiqué

Access the final Communiqué from the African Lion Range State Meeting [EN]

Télécharger le communiqué final de la Réunion des États de l’aire de répartition du lion d’Afrique [FR]
 

CITES

Avec 182 Parties, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) est à présent l’un des plus puissants outils internationaux en matière de conservation de la vie sauvage grâce à la régulation du commerce international. Des milliers d’espèces d’animaux et de plantes sauvages sont échangées et utilisées dans le monde entier par les hommes dans leur vie quotidienne pour l’alimentation, la santé, l’habitat, les souvenirs, les loisirs, les cosmétiques, l’habillement ou la mode.

La CITES régule le commerce international de plus de 35.000 espèces de plantes et animaux sauvages, y compris leurs produits et dérivés, afin de garantir leur survie dans la nature, avec des bénéfices pour les moyens de subsistance des hommes et l’environnement mondial. Le système de permis de la CITES cherche à garantir que le commerce international des espèces inscrites est durable, légal et traçable.

La CITES a été signée à Washington D.C. le 3 mars 1973, et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975.

www.cites.org

CMS

La Convention sur la Conservation des Espèces Migratrices de la Faune Sauvage a pour objectif de conserver les espèces migratrices terrestres, aquatiques et aviaires dans l’ensemble de leur aire de répartition. C’est un traité intergouvernemental, se préoccupant de la conservation de la faune sauvage et de ses habitats à l’échelle mondiale. Depuis l’entrée en vigueur de la Convention en 1979, le nombre de ses adhérents a augmenté régulièrement pour atteindre 123 Parties issues d’Afrique, d’Amérique centrale et du sud, d’Asie, d’Europe et d’Océanie.

www.cms.int

Lions

Les lions, Panthera leo, sont inscrits à l’Annexe II de la CITES, avec la sous-espèce asiatique, Panthera leo persica, inscrite à l’Annexe I. Actuellement, l’espèce n’est pas inscrite aux Annexes de la CMS.

Contact

Florian Keil, Coordinateur de l’Équipe commune chargée de la communication des Secrétariats PNUE/CMS et PNUE/AEWA, Tél. : +49 (0) 228 8152451, [email protected]

Liu Yuan, Responsable des Programmes et de la Communication au Secrétariat de la CITES, Tél. : +41 22 917 8130, [email protected]

Last updated on 31 Octobre 2018