Migration des gnous © Daniel Rosengren
La presse est invitée à assister à la présentation de l’atlas par des experts de premier plan
Mercredi 4 septembre 2024 à 16 heures CET / 14 heures GMT
Zoom : https://un-org-unep.zoom.us/j/93137687470
Le programme du webinaire et les intervenants :
https://www.cms.int/en/eventcalendar/gium-atlas-launch-webinar
Lien vers l’atlas en ligne et les fiches d’information :
Bonn / Laramie, 4 septembre 2024 - Une carte en ligne inédite a été lancée aujourd’hui pour indiquer les voies de migration des animaux terrestres dans le monde entier. Une équipe internationale de plus de 80 scientifiques a collaboré à la création de la toute première carte de migration interactive des mammifères terrestres à sabots, tels que les antilopes, les guanacos et les zèbres, qui parcourent régulièrement de grandes distances à différentes périodes de l’année. Ces animaux sont collectivement appelés « ongulé ». Connu sous le nom d’atlas sur la migration des ongulés, cet outil s’appuie sur les meilleures données scientifiques disponibles pour proposer des cartes de migration actualisées. Non seulement il présente des informations scientifiques, mais il se révèle également très utile à la planification de la conservation, à la mise en place d’infrastructures et à l’élaboration de politiques visant à améliorer la connectivité écologique. La nouvelle carte interactive couvre actuellement 20 populations mondiales, allant du gnou emblématique du Serengeti à l’éléphant d’Afrique, en passant par le saïga des steppes d’Asie centrale.
Les chercheurs ont analysé les données de suivi en vue de l’élaboration du nouvel atlas numérique, créé sous les auspices de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (Convention de Bonn), un traité des Nations Unies sur la biodiversité. L’outil en ligne est le fruit des efforts de l’« Initiative mondiale sur la migration des ongulés » (GIUM), qui a été mise en place en 2020 et qui représente un consortium de scientifiques et d’institutions du monde entier. Les cartes seront mises gratuitement à la disposition des États, des défenseurs de l’environnement et du public.
Amy Fraenkel, secrétaire exécutive de la CMS
Dans le monde entier, les ongulés, tels que les guanacos d’Argentine, les bouquetins des Alpes et les gazelles de Mongolie, migrent sur de longues distances pour trouver de la nourriture, échapper aux conditions climatiques difficiles et élever leurs petits. Il est indispensable pour leur survie de veiller à ce qu’ils soient en mesure de migrer. Plusieurs de ces animaux sont utiles à la population et aux économies nationales ou locales, qu’il s’agisse du tourisme, de l’alimentation, du transport de nutriments ou d’autres fonctions.
« Cet atlas représente une étape importante pour la conservation à l’échelle mondiale, et nous sommes convaincus que les cartes de migration constitueront un outil concret et efficace pour aider à enrayer le déclin des migrations d’ongulés dans le monde ».
Matthew Kauffman, biologiste de la faune sauvage à l’U.S. Geological Survey (USGS) et à l’université du Wyoming, et membre du Conseil consultatif scientifique de la GIUM
Lors de la 14e Conférence des Parties (COP14) de la CMS, qui s’est tenue en février 2024, les Nations Unies ont publié le tout premier rapport sur l’état des espèces migratrices dans le monde. Celui-ci a révélé que 44 % des espèces migratrices inscrites sur la liste de la CMS sont en déclin, principalement du fait de l’activité humaine.
Alors que les populations humaines augmentent et que le développement s’intensifie, les ongulés migrateurs sont exposés à une multitude de menaces, parmi lesquelles figurent la fragmentation de l’habitat imputable aux clôtures, aux routes et aux voies ferrées, la surexploitation en raison du braconnage ainsi que les changements climatiques. La combinaison de ces pressions dépasse la capacité d’adaptation des animaux et la capacité de réaction des défenseurs de l’environnement. Les travaux de la GIUM sont on ne peut plus opportuns, car ils sont une source de données pouvant permettre de lutter plus efficacement contre ces menaces.
« Nous avons atteint un point de basculement environnemental, où il est plus urgent que jamais de disposer de données solides pour déterminer exactement où orienter les efforts de conservation qui peuvent être les plus bénéfiques pour les espèces sauvages migratrices. »
Grant Hopcraft, biologiste de la conservation à l’université de Glasgow et membre du Conseil consultatif scientifique de la GIUM
La région d’Asie centrale, par exemple, abrite les plus grandes prairies intactes et encore interconnectées du monde. Cependant, elle ne cesse de se développer avec la construction de nouvelles infrastructures, notamment des chemins de fer et de nouvelles routes commerciales. L’atlas illustre les conséquences de la construction d’une voie ferrée sur les déplacements de l’antilope saïga, qui se trouve ainsi coupée d’habitats hivernaux essentiels. Les chercheurs estiment que l’étude des mouvements des animaux permet de trouver des solutions qui concilient le développement et la conservation.
Lorsqu’une migration a été cartographiée en détail, les États et les parties prenantes peuvent donner la priorité aux passages de la faune sur les routes ou à d’autres mesures de conservation qui peuvent faciliter les déplacements des troupeaux migrateurs à l’heure où le monde connaît des changements rapides. L’Initiative pour les mammifères d’Asie centrale (CAMI) au titre de la CMS constitue un cadre commun permettant de coordonner ces activités de conservation dans la région de l’Asie centrale. En Amérique du Nord et en Europe, les cartes des corridors sont utilisées dans le cadre d’une collaboration pour cibler les clôtures à déplacer ou à enlever, localiser les structures traversant les routes, adapter l’empreinte des projets de développement énergétique et centrer les efforts de conservation sur les terres exploitées. Entre les mains des autorités et des praticiens de la conservation, les cartes de migration sont essentielles pour trouver des solutions sur le terrain permettant de faire en sorte que ces corridors vitaux restent ouverts et fonctionnels dans le cadre d’un développement continu.
À l’avenir, la GIUM étoffera l’atlas en ajoutant des cartes de corridors propres à de nombreuses populations migratrices qui n’y sont pas encore représentées. La collaboration de plus de 50 institutions dans le monde vise à stimuler la recherche sur les menaces communes aux ongulés migrateurs et à œuvrer avec les États et les organisations non gouvernementales (ONG) partenaires afin d’utiliser efficacement les cartes disponibles pour promouvoir la conservation de la vie sauvage. La GIUM collabore, entre autres, avec la Société pour la conservation de la vie sauvage, le Fonds mondial pour la nature et la Banque mondiale pour faciliter l’accès aux cartes et diffuser des informations sur les corridors de migration essentiels afin d’éclairer la planification et les politiques.
L’atlas de la migration des ongulés est lancé alors que la communauté internationale s’intéresse de plus en plus à la préservation de la biodiversité et à la connectivité écologique, des éléments fondamentaux du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal (plan pour la biodiversité). Les cartes en ligne constituent également une contribution primordiale au Partenariat mondial sur la connectivité écologique, lancé lors de la COP14 de la CMS en 2024, ainsi qu’à une initiative plus large de la CMS visant à élaborer un atlas mondial des migrations animales pour toutes les espèces migratrices inscrites sur la liste de la CMS. La conservation d’espèces migratrices telles que les ongulés contribue également à la réalisation d’objectifs plus larges, notamment les objectifs de développement durable des Nations Unies.
Citations à l’appui :
« Nous avons récemment démontré que certaines espèces sont capables d’adapter sur la forme leur migration aux conditions environnementales », explique Francesca Cagnacci, membre du Conseil consultatif scientifique de la GIUM issue de la Fondazione Edmund Mach en Italie. « Toutefois, sans espace pour se déplacer librement afin de contrer ces menaces, les populations migratrices déclineront, ce qui aura des répercussions sur les écosystèmes et les économies. »
« Si l’on veut rétablir les migrations interrompues par le développement, il est important de comprendre de quelles manières les animaux réagissent aux différentes options d’atténuation disponibles, et de savoir à quels endroits ils se retrouvent bloqués par des clôtures ou des voies ferrées », explique Nandintsetseg Dejid, écologiste de la vie sauvage au Centre de recherche sur la biodiversité et le climat de Senckenberg, en Allemagne.
« Une fois cartographiés aux niveaux mondial et régional, ces schémas de migration nous guident au niveau national dans la définition de priorités pour les paysages essentiels et dans nos processus de politique et de planification », explique Patience Gandiwa, point focal national de la CMS pour le Zimbabwe et directrice des affaires internationales de conservation à ZimParks. « Ces cartes de migration seront donc très utiles au Zimbabwe, car nous appliquons déjà le programme de conservation de la vie sauvage en dehors des zones protégées et conservées. »
Note à l’attention des rédacteurs :
Pour en savoir plus et consulter l’atlas sur la migration des ongulés, rendez-vous sur la page suivante : https://www.cms.int/gium
Les cartes représentent les meilleures données scientifiques disponibles sur les migrations qui subsistent. Elles sont téléchargeables à partir de l’atlas en ligne et sont assorties d’une fiche d’information décrivant chaque migration en détail, l’analyse des données y afférentes, ainsi que les menaces spécifiques qui pèsent sur elle.
La Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS)
Traité environnemental des Nations Unies, la CMS constitue une plateforme mondiale pour la conservation et l’utilisation durable des animaux migrateurs et de leurs habitats. Ce traité unique rassemble les États et les experts des espèces sauvages pour répondre aux besoins de conservation des espèces migratrices terrestres, aquatiques et aviaires et de leurs habitats dans le monde entier. Depuis l’entrée en vigueur de la Convention en 1979, le nombre de ses membres augmenté pour atteindre 133 Parties d’Afrique, d’Amérique centrale et du Sud, d’Asie, d’Europe et d’Océanie.
La GIUM
L’Initiative mondiale sur la migration des ongulés a été créée en 2020. Cette initiative vise à œuvrer de concert pour : 1) créer un atlas mondial sur la migration des ongulés (un inventaire) en s’appuyant sur des données de suivi et des connaissances d’experts ; et 2) stimuler la recherche sur les moteurs, les mécanismes et les solutions de conservation communs à la migration des ongulés dans le monde entier, ainsi que sur les menaces y afférentes. Les participants à cette initiative sont des experts mondiaux représentant les principales régions terrestres du monde et la plupart, sinon la totalité, des plus longues migrations dont elles font l’objet (par exemple, le gnou du Serengeti, le caribou arctique, le saïga de Mongolie, le kob à oreilles blanches, les éléphants d’Afrique, parmi beaucoup d’autres). Nous nous employons à stimuler les efforts de conservation dans le monde entier en partageant et en examinant des approches nouvelles, en cours et éprouvées pour préserver les corridors de migration dans de vastes paysages.
Pour de plus amples informations, veuillez écrire à :
Aydin Bahramlouian, responsable de l’information publique, Secrétariat de la CMS, à l’adresse électronique [email protected]
Matthew Kauffman, Conseil consultatif scientifique, GIUM, à l’adresse électronique : [email protected]
Janey Fugate, coordinatrice de projet, GIUM, à l’adresse électronique : [email protected]
Last updated on 04 September 2024