Les pays où vivent les antilopes saïga élaborent une nouvelle feuille de route afin de sauver l’espèce

Bonn/Genève, 12 avril 2019 – Les États de l’aire de répartition sont convenus d’un ensemble de priorités concrètes en matière de conservation, visant à orienter les travaux menés dans le cadre du Mémorandum d’accord concernant la conservation, le rétablissement et l’utilisation durable de la saïga (Saiga spp.) jusqu’en 2025.
 
Ces priorités ont fait l’objet d’un accord lors d’un atelier tenu du 1er au 4 avril, organisé conjointement par la CMS et la CITES ainsi que par l’Académie internationale pour la conservation de la nature de l’Agence fédérale allemande pour la conservation de la nature grâce au financement du Ministère allemand de l’environnement, de la protection de la nature et de la sûreté nucléaire.
 
Des représentants de quatre des cinq États signataires du Mémorandum d’accord et de la Chine, ainsi que des Secrétariats de la CMS et de la CITES, des organisations coopérantes et des experts ont examiné les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Mémorandum et de son Programme de travail international à moyen terme pour la saïga (2016-2020), qui encadre les mesures communes de conservation relatives aux antilopes saïgas. Les participants ont échangé des informations concernant les activités de conservation de l’antilope saïga en cours et ont élaboré un nouveau programme de travail pour la période 2021-2025.
 
Le nombre total d’antilopes saïga est passé de 67 000 individus en 2006 (date à laquelle le mémorandum d’accord est entré en vigueur) à 228 000 individus en 2018 ; cette augmentation traduit la bonne gestion et les efforts conjoints que les pays et les organisations coopérantes ont mis en œuvre en vue d’appliquer le mémorandum et d’exercer le contrôle du commerce international au titre de la CITES.
 
Néanmoins, même si le nombre d’antilopes saïga est à la hausse, on peut observer des diminutions considérables et soudaines des populations de cette espèce. En 2017, la population d’antilopes saïga de Mongolie a diminué de moitié en raison de l’infection par le virus de la peste des petits ruminants ; seuls 7 000 individus ont survécu. Les participants à l’atelier sont convenus de plusieurs mesures prioritaires, parmi lesquelles figure la vaccination du bétail afin de prévenir la propagation du virus au sein de la faune sauvage, notamment des antilopes saïga.
 
« L’état critique des antilopes saïga mongoles et la disparition de 200 000 individus au Kazakhstan en mai 2015 illustrent clairement que la maladie constitue un facteur émergent important qui menace les populations d’antilopes saïga dans l’aire de répartition de cette espèce. Je me félicite qu’une section distincte consacrée à la santé et à la maladie présentant des actions concrètes ait été ajoutée au nouveau projet de programme de travail en vue de lutter contre cette menace de manière conjointe. » a déclaré Maro Barbieri, responsable de la CMS.

Outre les maladies, les infrastructures linéaires (clôtures, voies ferrées, pipelines, routes, etc.), la détérioration de l’habitat et le braconnage représentent des menaces pour les antilopes saïga. Tous les participants sont convenus qu’il importe de poursuivre les efforts visant à mettre en œuvre le nouveau projet de Programme de travail international à moyen terme pour la saïga, qui contient des mesures de conservation concernant l’utilisation durable et le commerce, les populations locales, la sensibilisation, l’habitat et les facteurs environnementaux, les aires protégées, la surveillance, la lutte contre le braconnage, les maladies et la reproduction en captivité, ainsi que des mesures spécifiques aux populations.

Selon Ivonne Higuero, Secrétaire générale de la CITES, « Le mémorandum d’accord sur la saïga est un excellent exemple de la coopération réussie entre la CMS et la CITES, et du rôle complémentaire des deux Conventions. Les Parties à la CITES, en particulier les États de l’aire de répartition et les principaux pays consommateurs et commerçants, ont tous contribué à la mise en œuvre du Programme de travail international à moyen terme pour la saïga (2015-2020). À l’occasion de la 18e réunion de la Conférence des Parties qui se tiendra à Colombo en mai prochain, il leur sera demandé d’accepter de maintenir ces efforts pour l’exécution du Programme de travail international à moyen terme pour la saïga (2021-2025). Il est encourageant de constater que les actions collectives des gouvernements et des organisations coopérantes portent leurs fruits et que la population des antilopes saïga augmente à l’échelle mondiale. »

Tout en favorisant les liens entre la CMS et la CITES, les participants ont renforcé et étendu les mesures relatives à l’utilisation durable et au commerce des antilopes saïga dans le nouveau projet de Programme de travail international à moyen terme pour la saïga. Il s’agit notamment d’encourager l’enregistrement, le contrôle et la surveillance des stocks ; d’améliorer les contrôles du marché intérieur pour les pièces et produits issus de la saïga ; d’harmoniser la législation afin de mettre en œuvre la CITES ; et de réduire la demande et l’utilisation de cornes de saïga dans la médecine traditionnelle asiatique. Les participants ont également décidé de commencer à examiner une éventuelle utilisation durable future de populations spécifiques d’antilopes saïga et d’évaluer les conditions et les exigences dans lesquelles cela pourrait se produire.

Le nouveau projet de Programme de travail international à moyen terme pour la saïga (2021-2025) sera soumis à la quatrième réunion des signataires du mémorandum d’accord qui se tiendra en 2020 en Russie. Il sera présenté au préalable aux Parties à la CITES lors de la 18e réunion de la Conférence des Parties à la CITES, en mai 2019, à Colombo.
 
Le mémorandum d’accord sur la saïga est un instrument intergouvernemental élaboré sous les auspices de la CMS et consacré à la conservation des antilopes saïga dans les cinq États de l’aire de répartition de l’espèce (Fédération de Russie, Kazakhstan, Mongolie, Ouzbékistan et Turkménistan). En vigueur depuis 2006, il a été signé par tous les États de l’aire de répartition, ainsi que par neuf organisations coopérantes, à savoir l’Association pour la conservation de la biodiversité du Kazakhstan, Faune et Flore International, la Société zoologique de Francfort, le Conseil international de la chasse et de la conservation du gibier, l’IUCN/SSC, l’Union pour la conservation de la nature et de la biodiversité, l’Alliance pour la conservation de la saïga, la Wildlife Conservation Society et WWF International.
 
Les participants sont convenus d’un communiqué commun, résumant et soulignant les conclusions principales de l’atelier.
 

 

Last updated on 23 April 2019