Abou Dhabi, 6 décembre 2012 - Pour la première fois, 100 représentants de plus de 40 pays se réuniront pour discuter de mesures urgentes pour renforcer la protection des espèces menacées d'oiseaux de proie migrateurs.
Ce rassemblement organisé du 9 au 11 décembre est la 1ère réunion des signataires du Mémorandum d'Entente sur la conservation des oiseaux de proie migrateurs d'Afrique et d'Eurasie (MdE sur les rapaces), organisé sous les auspices de la Convention sur les espèces migratrices du PNUE. Son Excellence Mohammad Ahmad Al Bowardi, Directeur général, Agence de l'environnement - Abu Dhabi (EAD), a été invité à ouvrir la réunion.
La réunion des signataires représente la première occasion de réunir les représentants des 40 signataires du MdE sur les rapaces. En outre, les observateurs représentant d'autres Etats de l'aire de répartition et les parties intéressées seront présents. L'objectif global de la réunion est d'examiner la mise en œuvre du Plan d'action contenu dans le MdE sur les rapaces, et d'identifier les politiques et les priorités futures pour cet important accord de conservation international. Il est prévu que certains Etats de l'aire de répartition signent le MdE sur les rapaces lors de la réunion.
Le MdE sur les rapaces couvre 76 espèces migratrices d'oiseaux de proie et de hiboux présents dans 130 États d'Afrique et d'Eurasie. Grâce à l'appui généreux de l'Agence de l'environnement d’Abu Dhabi, au nom du Gouvernement des Émirats arabes unis, une Unité de coordination intérimaire (UCI) a été créée en 2009, en tant qu'élément clé du Bureau du PNUE/CMS à Abu Dhabi, afin d’agir en tant que secrétariat pour le MdE sur les rapaces.
Les rapaces sont des éléments essentiels au sein de notre environnement naturel. Ils offrent une gamme unique de services écosystémiques, comme la réduction des maladies en consommant des animaux morts dans le cas des vautours et autres charognards. En outre, de nombreux faucons se nourrissent d’un grand nombre d'insectes aériens qui sont considérés comme nuisibles par les industries agricoles et horticoles. Se trouvant au sommet de la chaîne alimentaire, ces prédateurs peuvent être utilisés comme espèce « sentinelle » servant d’indicateur des niveaux des populations de prédateurs ainsi que de la santé globale de l'écosystème.
Tous les oiseaux de proie sont exposés à un certain nombre de menaces, mais les rapaces migrateurs sont particulièrement menacés en raison des trajets annuels souvent longs et pénibles qu'ils font de leurs aires de reproduction vers leurs aires d'hivernage, et vice-versa. Les principales menaces rencontrées par les rapaces d'aujourd'hui sont d'origine humaine. La perte, la dégradation et la fragmentation des habitats dues à la construction de logements, à l'industrie et à l'infrastructure ; l'intensification de l'agriculture et autres pratiques d'utilisation des terres conduisant au déclin des populations d’oiseaux de proie ; une mortalité accrue due aux pertes liées à la persécution humaine comme le tir, l'empoisonnement, les perturbations ; la contamination par des composés organochlorés ou d'autres pesticides pouvant conduire à une diminution des chances de reproduction ; et enfin, leur capture illégale ou non durable, en particulier pour le commerce, pouvant accélérer la baisse des niveaux de population.
Certains rapaces migrateurs ont souffert de déclins de population importants au cours des dernières années, comme par exemple le vautour percnoptère, le faucon sacre et le faucon concolore - toutes ces espèces sont des éléments importants de la riche biodiversité des Émirats arabes unis. L'UCI travaille pour développer et faciliter les projets internationaux de collaboration afin de soutenir la conservation de ces oiseaux de proie migrateurs et d’autres encore. Il supervise le groupe de travail sur le faucon sacre, créé en 2012 pour développer un plan d'action mondial pour la conservation de cette espèce, y compris la création de mécanismes pour permettre à long terme l'utilisation durable de la fauconnerie - une pratique de longue tradition et très appréciée, en particulier dans les États du Golfe, où les faucons sont formés pour se mettre à la poursuite de nourriture. Des projets sont également en cours de développement pour recueillir des informations sur la difficile situation du faucon concolore, une espèce spécialement adaptée pour se reproduire dans les environnements désertiques du Moyen-Orient et du Golfe, mais qui vole chaque année vers le sud, traversant le littoral d'Afrique de l’est afin d’hiverner sur Madagascar.
*****
Notes aux rédacteurs :
La Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS) travaille pour la conservation d'un large éventail d'animaux migrateurs en danger dans le monde entier grâce à la négociation et à la mise en œuvre d’accords et de plans d'action. La CMS, qui agit sous les auspices du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), est une convention sur la biodiversité mondiale en expansion rapide avec une expertise particulière dans le domaine des espèces migratrices. À l'heure actuelle, 116 pays sont parties à la Convention.
Pour plus d'informations veuillez consulter : www.cms.int
Le Mémorandum d’Entente PNUE/CMS sur la conservation des oiseaux de proie migrateurs d'Afrique et d'Eurasie (MdE sur les rapaces) est administré par le Bureau PNUE/CMS d’Abu Dhabi. Le Mémorandum d’Entente est entré en vigueur le 1er novembre 2008 et a déjà été signé par 39 États et par l'Union européenne. Les signataires actuels (au 1er décembre 2012) du MdE sur les rapaces sont les suivants : Angola, Arménie, Belgique, Burundi, Tchad, Congo, République démocratique du Congo, Danemark, Djibouti, Guinée équatoriale, Union européenne, Finlande, France, Gambie, Allemagne, Ghana, Guinée, Hongrie, Italie, Kenya, Luxembourg, Madagascar, Mali, Monaco, Mongolie, Maroc, Népal, Pays-Bas, Norvège, Pakistan, Portugal, Roumanie, Sénégal, Slovaquie, Afrique du Sud, Soudan, Togo, Emirats Arabes Unis, Royaume- Uni, Yémen.
Pour plus d'informations concernant le MdE sur les rapaces du PNUE/CMS, veuillez consulter : www.cms.int/species/rapaces
Pour plus d’informations, veuillez contacter : Nick P. Williams, Chargé de programme du PNUE / CMS (rapaces), Mail : nwilliams(a)cms.int
Last updated on 23 April 2018