Bonn, 30 juillet 2020 - La World Fish Migration Foundation et la Zoological Society of London ont publié un nouveau rapport sur le statut des poissons d'eau douce migrateurs. L'Indice Planète Vivante (IPV) pour les poissons d'eau douce migrateurs est le premier rapport mondial complet sur l'état de conservation de ces espèces. Il analyse les données de 1 406 populations de 247 espèces en utilisant la base de données Planète vivante (Living Planet). Les espèces ont été identifiées comme étant celles figurant dans le Registre mondial des espèces migratrices (GROMS), une initiative lancée dans le cadre de la CMS à la fin des années 90.

Le rapport révèle un déclin moyen alarmant de 76 pour cent des populations pour la période allant de 1970 à 2016. La dégradation, l'altération et la perte de l'habitat constituent environ la moitié des menaces pesant sur les poissons migrateurs. Outre la perte de zones humides, les barrages et autres barrières fluviales qui constituent des obstacles à la migration et empêchent les poissons d'atteindre leurs zones de reproduction ou d'alimentation, perturbant ainsi leur cycle de vie, jouent un rôle important dans le déclin des populations. 
La surexploitation, telle que la pêche non durable et les prises accidentelles, représentent environ un tiers des menaces qui pèsent sur ces populations. En outre, les populations sont menacées par les effets de la crise climatique car les changements de température peuvent modifier le moment de la migration et de la reproduction, faisant que ces événements se produisent au mauvais moment, et désalignent donc la reproduction et la période de plus grande disponibilité de nourriture dans un habitat spécifique. 

La CMS a le mandat et les instruments nécessaires pour répondre à un grand nombre de ces menaces.  Actuellement, vingt-six espèces de poissons d'eau douce sont inscrites aux Annexes de la CMS, dont l'anguille européenne, la silure de verre géant, le poisson-scie et un certain nombre d'espèces d'esturgeon et de poisson-spatule.  Les conclusions du rapport suggèrent qu'un nombre significativement plus élevé d'espèces pourrait répondre aux critères d'inscription. 

Les poissons migrateurs ont une valeur inestimable pour la santé humaine et l'économie mondiale. Le poisson et ses sous-produits représentent certains des produits les plus commercialisés au monde dans le secteur alimentaire. L'industrie de la pêche récréative représente à elle seule des milliards de dollars et soutient des dizaines de milliers d'emplois. Dans l'ensemble, les chiffres symbolisent le besoin de mesures de protection plus importantes pour les poissons migrateurs et les poissons d'eau douce dans le monde entier.

Le communiqué de presse publié par les auteurs du rapport peut être consulté ici.