Bonn, 19 octobre 2020 - Un projet bilatéral financé dans le bassin du fleuve Rio Puelo, au nord de la Patagonie, a confirmé la présence de groupes de Huemul ou cerf des Andes Méridionales (Hippocamelus bisulcus) menacés d’extinction, dans deux sites, Lago Azul et Las Horquetas-Los Patos, qui font partie d’une population transfrontalière partagée par l’Argentine et le Chili.

Du côté chilien, le projet financé par la National Geographic Society a été mis en œuvre par la Tompkins Conservation Chile et l’ONG Puelo Patagonia. Du côté argentin, le projet est exécuté et financé par l’administration du parc national argentin et bénéficie du soutien du ranch Lago Esperanza.

Cette initiative a permis de mettre en œuvre l’une des activités prévues dans le plan d’action binational en faveur du cerf Des Andes Méridionales, à savoir la mise à jour de la carte de répartition de l’espèce. Elle a également représenté le premier grand progrès dans la résolution du problème, reconnu depuis longtemps, du manque d’informations sur l’état de conservation de l’espèce dans le nord de la Patagonie.

L’un des objectifs du projet était d’évaluer l’état de la population de cerfs des Andes Méridionales dans le bassin du fleuve Puelo, d’identifier les activités humaines sur le territoire, afin de comprendre la relation entre la distribution du cerf des Andes Méridionales et ces activités, et de revitaliser la coopération entre les partenaires chiliens et argentins. Les activités entreprises comprenaient un travail de terrain impliquant la mise en place de 48 pièges photographiques à des altitudes comprises entre 425 et 2 280 mètres, des entretiens avec des personnes des communautés locales et la tenue d’une réunion impliquant les partenaires régionaux travaillant à la conservation du cerf des Andes Méridionales dans le bassin du fleuve Puelo.

L’aire de répartition du cerf des Andes Méridionales est limitée à l’Argentine et au Chili. L’espèce est classée en danger sur la liste rouge de l’UICN et a été ajoutée à l’Annexe I de la CMS lors de la COP5 en 1997. Un mémorandum d’accord conclu dans le cadre de la Convention sur les espèces migratrices a été signé en 2010 au titre du protocole bilatéral entre l’Argentine et le Chili sur la conservation de la faune et de la flore sauvages de 2002 et du traité environnemental de 1991. Le Secrétariat de la CMS sert de dépositaire et les orientations stratégiques pour la coordination des actions de conservation du cerf des Andes Méridionales sont définies dans le Plan d’action binational.

Autrefois commune dans une grande partie du sud-ouest de l’Amérique du Sud, l’aire de répartition du cerf des Andes Méridionales a été considérablement réduite, en partie à cause des activités humaines (principalement l’élevage extensif et ses conséquences) et en partie en raison de la concurrence d’espèces exotiques envahissantes, comme le grand cervidé, le cerf élaphe. Les estimations récentes de la population de cette espèce varient d’un peu plus de 1 000 à un maximum de 1 500 individus. Des entretiens avec les communautés locales ont révélé que le cerf des Andes Méridionales était beaucoup plus répandu dans les années 1980 et 1990 et celles-ci ont fourni des preuves de braconnage.

Une vidéo d’une minute avec des images de cerfs des Andes Méridionales dans la région de Rio Puelo a été publiée sur YouTube par les partenaires du projet et peut être consultée ici.