On sait que les dugongs migrent et se déplacent sur de longues distances; en conséquence, leur survie dépend de leur conservation et de leur gestion dans des zones étendues et des habitats marins et côtiers très diversifiés. Dans toute leur aire de répartition, de nombreuses activités humaines constituent une menace pour les dugongs, du fait de la nature de leur cycle de vie et de leur dépendance à l’égard des herbiers marins. Les activités humaines qui menacent directement ou indirectement les populations de dugongs incluent la destruction ou modification des habitats, les aménagements côtiers, la pollution, les activités de pêche, les collisions avec des bateaux, la chasse non viable ou le braconnage, l’aquaculture marine non réglementée et le tourisme.

De nombreux pays de l’aire de répartition des dugongs font partie des « pays les moins avancés », dans lesquels le taux de pauvreté est souvent élevé et les communautés rurales côtières sont souvent tributaires des ressources naturelles pour leur survie et leurs moyens de subsistance. La capture accidentelle ou délibérée des dugongs dans le cadre de la pêche artisanale constitue l’une des menaces les plus graves et les plus répandues pour la survie des dugongs. Bien que différents types de filets puissent être utilisés pour prélever les dugongs, les filets maillants posent le plus de problèmes. Le manque d’alternatives en termes de moyens de subsistance pour les communautés rurales côtières des pays les moins avancés aboutit souvent à une surexploitation des ressources marines et à un usage ultérieur de techniques de pêche destructrices, au fur et à mesure que les prises de pêche diminuent, entraînant des effets néfastes en fin du compte sur les écosystèmes marins dont dépendent ces communautés. Pour faire face aux menaces pesant sur les dugongs et les écosystèmes d’herbes marines dans ces pays, il est nécessaire d’utiliser une approche stratégique à plusieurs volets, intégrant la réduction de la pauvreté dans la planification des activités de conservation. Cette planification doit donc inclure des objectifs visant à mettre en place d’autres moyens de subsistance; à améliorer la compréhension du public envers les dugongs et leurs habitats d’herbes marines; à consulter les communautés dans le cadre de l’élaboration et l’application de mesures d’incitation adéquates pour modifier les comportements destructeurs en matière de prélèvements et avoir recours à des pratiques viables.