Nombre record de propositions d’inscription d’espèces pour une protection internationale lors d’une grande conférence sur la conservation de la faune sauvage

Ours polaire, requins et lion parmi les espèces à l’étude pour une inscription à la Convention sur la Conservation des Espèces Migratrices de la Faune Sauvage

Quito, 3 novembre 2014 – Trente-deux espèces, dont l’ours polaire, la gazelle à front roux, la baleine à bec de Cuvier, le requin-marteau et la raie manta du prince Alfred sont à l’étude pour bénéficier d’une protection lors d’une réunion internationale réunissant des gouvernements et des experts du monde entier cette semaine, à Quito, en Équateur.

Sous l’égide du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), la Convention sur la Conservation des Espèces Migratrices de la Faune Sauvage (également connue sous le nom de CMS ou « Convention de Bonn », d’après la ville allemande où elle a été signée) organise sa 11ème Conférence des Parties (COP) à Quito, en Équateur, du 4 au 9 novembre.  

La COP réunit 80 gouvernements nationaux, ainsi que des experts réputés et des organisations non-gouvernementales du monde entier afin d’étudier les moyens de renforcer les mesures de conservation en faveur des espèces migratrices à la lumière des menaces croissantes pour leur survie, dont la perte des habitats, la surexploitation, les crimes contre les espèces sauvages, les débris marins et le changement climatique.

Un nombre record de 21 propositions concernent des requins, des raies et des poissons-scies, ces derniers faisant partie des espèces les plus menacées d’extinction au monde. Les ours polaires, dont le sol se dérobe littéralement sous leurs pieds à cause de la fonte des glaciers, sont également à l’étude pour une inscription à la Convention.

Le sort du lion d’Afrique, qui a subi un déclin de 30 pour cent au cours des vingt dernières années, sera étudié, tout celui des populations de grandes outardes, l’oiseau capable de voler le plus lourd au monde. Parmi les animaux marins, la baleine à bec de Cuvier est à l’étude car elle est exposée à de nombreuses menaces d’origine humaine.

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE, M. Achim Steiner, a déclaré : « La représentation sans précédent des pays du monde entier à cette conférence de la CMS reflète la prise de conscience croissante du fait que la responsabilité de protéger la faune sauvage est partagée, et que les menaces qui pèsent sur elle peuvent être affrontées plus efficacement en coopérant à l’échelle mondiale.

« La CMS établit des politiques mondiales pour assurer que les animaux peuvent se déplacer librement à travers les frontières internationales et développe des règles et des lignes directrices visant à réduire les menaces qui pèsent sur la faune sauvage internationale comme les prises accessoires, la chasse illégale, le piégeage, l'empoisonnement et la capture, et elle protège directement des espèces parmi les plus rares et les plus emblématiques de la planète ».

« Des Accords internationaux tels que la CMS travaillent au nom des citoyens et des nations à travers le monde qui souhaitent conserver et protéger notre patrimoine naturel. Ils sont l'expression de notre engagement commun à unir les nations dans la poursuite d'un objectif commun - un environnement mondial dans lequel la poursuite du développement humain ne vient pas au détriment de notre monde naturel », a-t-il ajouté.

Le déclin spectaculaire des espèces susmentionnées et de bien d’autres a incité de nombreux gouvernements du monde entier à se réunir à Quito afin d’inverser le déclin massif de la faune sauvage migratrice. Les pays proposent l’inscription de 32 espèces au total aux Annexes de la Convention. L’Annexe I leur garantirait une protection totale, tandis que l’inscription à l’Annexe II encourage les pays à développer et mettre en place des mesures de conservation transfrontalières.  

« La migration naturelle oblige les animaux à se déplacer au-delà des frontières. Les menaces auxquelles ils font face sur leur route sont nombreuses et ne peuvent être traitées qu’avec une coopération internationale. La COP de la CMS à Quito constitue une opportunité historique pour les pays de convenir de mesures à prendre pour enrayer ces menaces. C’est maintenant qu’il faut agir si nous voulons garantir la survie sur le long terme des espèces migratrices de la faune sauvage, » a déclaré Bradnee Chambers, Secrétaire exécutif de la CMS.

La perte continue d’habitats critiques sur les sites à l’arrivée et le long des routes migratoires est la principale cause du déclin des espèces migratrices. Néanmoins, c’est loin d’être le seul problème auquel les animaux sont confrontés et de nombreuses autres menaces d’origine humaine rendent leurs voyages de plus en plus périlleux.

 

Menaces immédiates :

 

Débris marins

Les débris marins constituent un grave problème pour de nombreuses espèces aquatiques migratrices, dont les mammifères marins, les tortues, les oiseaux marins et les requins. Lorsque des débris sont ingérés par les animaux, qui les confondent avec des proies, ils peuvent obstruer le tube digestif et entraîner la malnutrition, la famine et la mort. Du plastique a été découvert dans l’estomac de 97 pour cent des jeunes albatros de Laysan. Les débris marins, tels que les engins de pêche abandonnés et les lignes monofilament, provoquent l’enchevêtrement de plusieurs espèces. En Australie, un quart des dugongs signalés comme s’étant enchevêtrés dans des filets ou des cordes sont décédés par la suite.

Solutions proposées

Empêcher les débris de pénétrer l’environnement marin en amont, améliorer la gestion des déchets et mener des campagnes de sensibilisation visant à soutenir les mesures de régulation font partie des solutions qui seront envisagées pour résoudre ce problème mondial.

Crimes contre les espèces sauvages

Le braconnage et le commerce illégal des espèces sauvages sont devenus de grandes menaces pour la survie de nombreuses espèces migratrices dans le monde entier. On estime que les crimes contre les espèces sauvages rapportent entre 20 et 50 milliards de dollars par an dans le monde. L’abattage, la capture et l’empoisonnement illégaux des oiseaux migrateurs mettent en danger la survie de populations entières.

Solutions proposées

La COP devrait renforcer le rôle de la CMS dans la lutte mondiale contre les crimes contre les espèces sauvages, notamment grâce à la mise en place d’arrangements coopératifs bilatéraux et multilatéraux pour la gestion des populations et des habitats partagés de la faune sauvage afin de minimiser les captures illégales et le trafic des animaux migrateurs.  

Obstacles à la migration

Les projets d’infrastructure coupent souvent des réseaux d’écosystèmes sur lesquels les animaux migrateurs dépendent. Par exemple, les routes et chemins de fer menant aux sites miniers, ainsi que les clôtures frontalières, peuvent former des barrières impénétrables empêchant les migrations vitales. L’hémione, l’antilope Saïga et la gazelle de Mongolie font partie des espèces les plus affectées par ces barrières.

Solutions proposées

Une nouvelle Initiative pour les mammifères d’Asie centrale ciblera des mesures en faveur de la conservation des migrations des grands mammifères de la région d’Asie centrale. L’adoption de directives pour le développement d’infrastructures respectueuses de la faune sauvage sera proposée lors de la COP.

Changement climatique

Les preuves attestant de l’impact du changement climatique sur les espèces migratrices s’accumulent.  Avec des hivers plus chauds et plus humides, certaines espèces migratrices doivent migrer vers leurs terres de reproduction plus tôt, d’autres souffrent de déclins dans leurs populations car leurs zones de reproduction et d’hivernage ne correspondent plus à leurs besoins. Dans une étude sur les populations européennes d’oiseaux, cette tendance est claire : les espèces qui ne modifient pas le moment de leur migration subissent d’importants déclins de leurs populations. D’autres espèces sont également menacées par le changement climatique, comme l’ours polaire, les tortues de mer et le monarque.

Solutions proposées

Lors de la COP, les pays devraient convenir d’un programme de travail sur le changement climatique et les espèces migratrices qui prévoit l’élaboration et la mise en place de mesures visant à faciliter l’adaptation des espèces au changement climatique.

Technologies des énergies renouvelables

Les inquiétudes grandissantes au sujet du réchauffement climatique accélèrent les efforts dans le monde entier pour une transition vers les sources d’énergie renouvelable. Toutefois, l’utilisation des technologies pour exploiter ces sources peuvent gravement affecter les animaux migrateurs si elles ne sont pas conçues et pensées de manière adéquate.

Solutions proposées

La COP étudiera une analyse complète des interactions entre l’Utilisation des technologies des énergies renouvelables et les espèces migratrices, ainsi que des directives visant à minimiser les impacts de ces technologies sur les animaux migrateurs.

 

Autres problèmes :

Des Plans d’action spécifiques pour l’argali, la caouanne du Pacifique et le faucon sacre, en danger d’extinction, ont été élaborés et seront soumis à l’adoption lors de la COP. L’importance de la culture des cétacés sera étudiée pour la conservation de ces mammifères marins. Une autre résolution demande aux pays d’interdire la capture des cétacés vivants pour les exhiber dans les parcs aquatiques à des fins commerciales.

Un Panel ministériel de haut niveau se tiendra le 3 novembre sur comment Unir les droits de la nature et l’économie verte dans le contexte du développement durable et de l’éradication de la pauvreté en amont de la COP.  La COP, qui s’ouvre le 4 novembre, servira d’impulsion aux efforts de la communauté internationale visant à sauver les migrations des animaux avant qu’il ne soit trop tard. La pollution des océans menace des millions d’animaux.


Note aux rédacteurs :

La Convention sur la Conservation des Espèces Migratrices de la Faune Sauvage (CMS), sous l’égide du PNUE, également connue sous le nom de Convention de Bonn, d’après la ville où le traité fut signé, travaille à la conservation d’une grande variété d’animaux migrateurs aviaires, aquatiques et terrestres menacés d’extinction dans le monde entier en négociant et en mettant en œuvre des accords et des plans d’action par espèce. Avec actuellement 120 pays membres, la CMS est une convention en pleine croissance, chargée tout particulièrement de renforcer les efforts de conservation internationaux en faveur des animaux migrateurs.

Une inscription à l’Annexe I de la CMS oblige les Parties à une protection stricte, telle que l’interdiction des captures. L’inscription à l’Annexe II engage les pays à coordonner des mesures de conservation transfrontalières dans toute l’aire de répartition de l’espèce.

Contacts :

Florian Keil, Responsable de l’information et Coordinateur de l’équipe de gestion de l’information commune, de communication et de sensibilisation des Secrétariats du PNUE/CMS et du PNUE/AEWA, tél : +49 (0)228 815 2451, +(593) (0)9 934 92508 (pendant la conférence), email : [email protected]

Veronika Lenarz, Responsable de l’information, Secrétariat du PNUE/CMS, tél : +49 (0)228 815 2409, +(593) (0)9 9911 84 42 (pendant la conférence), email : [email protected]

Last updated on 04 November 2014