Action de la CMS contre la criminalité liée à la faune sauvage présentée à la réunion technique de l’UICN

Bonn, 23 juillet 2018 - Du 12 au 13 juillet 2018, la CMS a participé à la Réunion technique d’experts concernant la Résolution 70 du Congrès mondial de la nature (WCC) sur les « Crimes contre l’environnement », organisée par le Centre du droit de l’environnement de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à Bonn (Allemagne).

Les participants de dix organisations internationales, parmi lesquelles des agences de l’ONU, des organisations intergouvernementales et des organisations non gouvernementales, se sont rencontrés pour partager leurs expériences dans le cadre des réponses aux crimes contre l’environnement et à la criminalité liée à la faune sauvage. La CMS a présenté ses travaux sur les questions de la criminalité liée à la faune sauvage qui affecte les espèces aviaires, terrestres et aquatiques et a discuté avec les experts internationaux de la législation, de l’application et de la conformité du commerce illégal d’espèces sauvages, ainsi que de la conservation de ces espèces. La présentation de la CMS peut être consultée ici.

Mmes Polina Orlinskiy et Yelizaveta Protas ont présenté la CMS et des détails des activités liées aux espèces terrestres. Reconnaissant que le braconnage, l’utilisation non durable et le commerce illégal affectent une grande variété d’espèces terrestres, la CMS travaille en étroite collaboration avec d’autres organisations pour faire face à ces menaces complexes. Plus particulièrement, la coopération entre la CMS et la CITES est formalisée dans leur Programme de travail conjoint qui vise, entre autres, à sensibiliser, à lever des fonds et à informer les décideurs afin de garantir une utilisation durable et de lutter contre le commerce illégal de la faune sauvage. En Asie centrale, par exemple, la CMS s’efforce de protéger l’antilope Saïga en réunissant les États de l’aire de répartition de l’espèce pour convenir de mesures de conservation, y compris celles qui visent à contrôler le braconnage et le commerce illégal. Les programmes de travail internationaux à moyen terme pour l’antilope Saïga sont adoptés par les représentants des États de l’aire de répartition du Saïga et par les États consommateurs tous les cinq ans. La CMS encourage également la conservation et l’utilisation durable du mouton d’Asie avec la participation étroite des communautés locales à travers le Plan d’action international par espèce sur le mouton d’Asie. En Afrique, l’Initiative conjointe CMS-CITES pour les carnivores africains (ACI) s’efforce de conserver les grands carnivores comme le lion, le léopard, le guépard et le lycaon. En novembre 2018, la CMS accueillera la première réunion des États de l’aire de répartition de l’ACI à Bonn (Allemagne) pour discuter des stratégies de conservation de ces espèces. En outre, la CMS met en place le Groupe de travail sur la viande d’animaux sauvages terrestres et aviaires pour mieux comprendre l’état et l’étendue des impacts directs et indirects sur la viande d’animaux sauvages.

Mme Laura Aguado, Coordinatrice de la CMS pour le Groupe spécial sur l’abattage, le prélèvement et le commerce illégaux des oiseaux migrateurs dans la région méditerranéenne (MIKT) a mis en évidence le problème de l’abattage illégal d’oiseaux dans la région méditerranéenne, où environ 25 millions d’oiseaux sauvages sont capturés chaque année principalement à des fins d’alimentation et dans le cadre d’activités sportives. Face à la gravité et à l’urgence de ce problème, le Groupe spécial de la CMS a été créé en 2014 pour renforcer la coopération internationale et aider les pays à prendre des mesures efficaces en matière d’application de la loi. Le MIKT compte actuellement 20 États membres et 37 observateurs et organes consultatifs. Le Programme de travail détaillé du Groupe spécial comprend un outil qui permet d’évaluer les progrès accomplis grâce à un tableau de bord et à des ateliers spécialisés à l’intention des juristes. Ce modèle réussi de Groupe spécial est en cours de reproduction pour la voie de migration Asie de l’Est-Australasie, autre région confrontée à un grand nombre de cas d’abattage illégal. La CMS met actuellement en place le Groupe spécial intergouvernemental sur la chasse, le prélèvement et le commerce illégaux des oiseaux migrateurs le long de la voie de migration Asie de l’Est-Australasie (ITTEA) en coopération avec le Partenariat de la voie de migration Asie de l’Est-Australasie (EAAFP) et BirdLife International.

 

Mme Heidrun Frisch-Nwakanma de l’Équipe espèces aquatiques a évoqué les préoccupations entourant la demande croissante de viande d’animaux sauvages aquatiques, l’équivalent aquatique et marin de la viande de brousse terrestre. Au fur et à mesure que l’accès des communautés côtières aux ressources de base s’est restreint, il est devenu de plus en plus évident que les prises accessoires de mammifères et de reptiles aquatiques s’étaient transformées en chasse ciblée. Sous la direction du Groupe de travail sur les mammifères aquatiques du Conseil scientifique de la CMS, un rapport préparé en 2017 a indiqué que des espèces parmi lesquelles on compte des cétacés, des siréniens, des tortues et des crocodiles sont capturées à des fins de subsistance et à des fins traditionnelles, souvent par la chasse et les prises accessoires non réglementées et parfois illégales. En réponse, les Parties à la CMS ont créé un Groupe de travail sur la viande d’animaux sauvages aquatiques pour prodiguer des conseils sur la question. En outre, la CMS collabore avec d’autres organisations, comme la Convention d’Abidjan par l’intermédiaire du Partenariat d’Abidjan sur la faune sauvage aquatique, et la CITES, avec laquelle elle mène une étude conjointe sur le commerce international légal et illégal des tortues marines, entre autres, pour analyser le statut, la portée et les tendances, les impacts sur la conservation et les options de gestion, ainsi que pour identifier les zones qui nécessitent éventuellement des efforts d’atténuation immédiats.

La CMS et les organisations participantes se sont félicitées de l’occasion qui leur était donnée de partager leurs projets et leurs expertises afin de renforcer la capacité de faire face et de répondre aux crimes contre l’environnement. Il convient de mettre en place une collaboration plus étroite au sein de la communauté internationale pour élaborer des stratégies globales de lutte contre les crimes contre l’environnement et de conservation des espèces affectées. La dernière partie de la réunion a consisté en une séance de réflexion. Les participants ont évoqué différentes manières de poursuivre le travail, y compris la formation éventuelle d’un Groupe de spécialistes.
 

 

Last updated on 12 September 2018