1ère Réunion des Signataires du MdE Rapaces: Davantage de pays s’engagent pour la protection des rapaces migrateurs menacés en Afrique et en Eurasie

Abou Dhabi, 12 décembre 2012 – Pour la première fois, 100 représentants de près de 50 pays se sont réunis pour discuter des actions urgentes nécessaires au renforcement des efforts internationaux de conservation des rapaces menacés. Le Niger et la Somalie ont signé le Mémorandum d’Entente sur la Conservation des Oiseaux de Proie Migrateurs d’Afrique et d’Eurasie (MdE Rapaces), établi sous les auspices de la Convention sur les espèces migratrices du PNUE. Cela porte le nombre total de Signataires à 42.

Lors de la première Réunion des Signataires qui s’est tenue à Abou Dhabi aux Émirats arabes unis (EAU), les pays ont examiné les avancées dans la mise en œuvre du Plan d’action global et décidé des futures étapes pour promouvoir cet accord international sur la conservation des rapaces. Une Unité de coordination a été établie. Elle sera basée à Abou Dhabi et financée par l’Environment Agency - Abu Dhabi au nom du Gouvernement des EAU. Les Signataires ont également approuvé la mise en place au début de l’année 2013 d’un Groupe consultatif technique qui comprendra une quinzaine d’experts de toute la région Afrique-Eurasie..

Le Groupe de travail sur le Faucon sacre, établi en 2012, élabore actuellement un Plan d’action mondial pour la conservation de l’espèce. Un déclin spectaculaire de plus 50% de la population au cours des 20 dernières années a conduit l’espèce à être classée En danger sur la Liste rouge de l’UICN en 2012. S’ajoutant aux modifications majeures de son habitat affectant les disponibilités alimentaires, les captures non durables ou illégales, notamment à des fins commerciales, ont accéléré son déclin. Le Faucon sacre est traditionnellement utilisé pour la chasse au vol, en particulier dans les États du Golfe. La réussite de sa conservation dépend des usagers qui partagent les habitats de ces oiseaux, des gouvernements, des spécialistes de la conservation et des autres acteurs concernés tels que les fauconniers, œuvrant tous ensemble à la mise en place de mécanismes permettant une utilisation durable à long terme de l’espèce pour la fauconnerie.

Certains rapaces migrateurs ont souffert d’un important déclin de leur population au cours des dernières années. Par exemple, les populations européennes de Vautour percnoptère ont chuté de plus de moitié. Ses populations africaines et arabes sont également en déclin. Un projet de formation des personnels de terrain en Afrique du Nord a été mis en place et vise à collecter des informations essentielles sur l’écologie de l’espèce dans ses quartiers d’hivernage. Il est également prévu d’analyser la situation du Faucon concolore, une espèce particulièrement adaptée à la nidification dans un environnement désertique extrême, tel qu’au Moyen-Orient et dans la région du Golfe, mais qui migre chaque année vers le sud en longeant les côtes de l’Afrique de l’Est pour aller hiverner à Madagascar. L’objectif est de réunir les pays situés le long de sa voie de migration pour élaborer un Plan d’action international adapté à cette espèce.

Les principales menaces affectant les rapaces sont d’origine humaine. La perte des habitats en raison de l’urbanisation et des projets industriels et d’infrastructures, l’agriculture intensive et les autres pratiques d’occupation des sols peuvent induire d’importants déclins des populations de proies telles que les petits mammifères et les oiseaux. La chasse, l’empoisonnement et le dérangement des nids 2 augmentent la mortalité des rapaces. De plus, la contamination par les pesticides et d’autres substances polluantes peut menacer le succès de reproduction de ces oiseaux.

Le déclin des populations de rapaces a un impact direct sur notre environnement naturel car ces oiseaux fournissent aux écosystèmes des services d’une valeur inestimable. Les vautours et autres charognards empêchent la propagation de maladies grâce à leur consommation d’animaux morts. De nombreux faucons agissent comme de véritables agents de contrôle des nuisibles au service des industries de l’agriculture et de l’horticulture, en se nourrissant d’innombrables d’insectes. Étant au sommet de la de la chaine alimentaire, ces prédateurs sont des indicateurs du niveau des populations de proies et de la santé générale de l’écosystème.

Soixante-seize espèces de rapaces diurnes et nocturnes, vivant dans 130 pays d’Afrique et d’Eurasie, sont couvertes par le MdE Rapaces. Tous les rapaces sont exposés à un ensemble de menaces, mais les rapaces migrateurs sont particulièrement vulnérables en raison de leurs trajets de migration annuels, souvent longs et difficiles, entre zones de nidification et quartiers d’hivernage puis en sens inverse. La Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage offre une plateforme pour garantir la survie à long terme de ces migrateurs le long de leurs voies de migration. Les gouvernements sont les mieux placés pour préserver un réseau de sites de nidification, de migration et d’hivernage dont dépendent ces nomades des airs.

Pour plus d’information, veuillez contacter :

Nick P. Williams, Administrateur de Programme (Rapaces) PNUE/CMS ; email : [email protected] Tél : +971 (0)50 260 5569

Veronika Lenarz, Secrétariat de la CMS ; email : [email protected] Tél : +49 (0)228 8152409

 

 

Last updated on 03 April 2016