Les obstacles créés par l’homme causent l’extinction massive de la gazelle de Mongolie

Bonn, le 21 avril 2016 – Plus de 5.300 gazelles de Mongolie sont mortes l’hiver dernier le long de la voie ferrée du Transmongolien, en Mongolie. Cette information a été annoncée par un éminent scientifique de l’Institut de Biologie, Académie des Sciences de Mongolie, lors de la réunion du Comité de session du Conseil scientifique de la Convention sur la Conservation des Espèces Migratrices de la Faune Sauvage (CMS), qui s’est ouvert le 18 avril et s’achève aujourd’hui à Bonn, en Allemagne.

L’extinction massive est le résultat d’une combinaison de facteurs, en particulier les conditions météorologiques extrêmes et les obstacles humains à la migration. La sécheresse suivie d’une neige abondante et de températures extrêmes de -40 degrés Celsius, ainsi que la barrière que constitue la voie ferrée du Transmongolien reliant la Fédération de Russie à la Chine ont provoqué cette mortalité de masse. La voie ferrée est bordée de clôtures barbelées parallèles des deux côtés.

Les gazelles de Mongolie migrent sur plus de 1000 km à la recherche d’herbe verte, d’eau et afin d’éviter les climats extrêmes. Leurs déplacements constituent l’une des dernières merveilles de la migration au monde. La voie ferrée a séparé la population à l’est et à l’ouest des voies. Un million de gazelles de Mongolie vivent à l’état sauvage, mais principalement en petites populations éparpillées et à peine viables. Ce blocage de leurs déplacements pourrait entraîner l’extinction de nombreuses populations.

La voie ferrée représente un triple obstacle : le talus construit pour accueillir les rails, les voies et les trains forment à eux trois des barrières insurmontables. L’hiver dernier, des milliers d’animaux sont morts de froid ou de faim, ont été percutés par un train ou se sont retrouvés enchevêtrés dans les barbelés des deux côtés des voies en tentant d’échapper aux conditions climatiques rigoureuses.

« L’information sur la mortalité massive des gazelles de Mongolie qui est parvenue au Conseil scientifique de la CMS cette semaine est alarmante. C’est un nouvel exemple édifiant du fait que les obstacles fabriqués par l’homme perturbent les systèmes migratoires des animaux, qui auraient pu autrement avoir la possibilité d’échapper aux conditions météorologiques critiques, et donc mettent gravement en danger les gazelles de Mongolie », a déclaré Fernando Spina, Président du Conseil scientifique de la CMS.

Le Conseil scientifique de la CMS s’est inquiété que des situations similaires soient de plus en plus fréquentes suite au changement climatique et que de telles pertes menacent la viabilité de nombreuses populations de gazelles de Mongolie. Il a encouragé la Mongolie, État membre de la CMS, à atténuer l’effet de barrière causé par la voie ferrée. A cet effet, le pays doit utiliser les Lignes directrices de la CMS sur les impacts des infrastructures linéaires sur les grands mammifères migrateurs d’Asie centraleet appliquer la nouvelle norme nationale relative au passage des animaux sauvages, non seulement lors de l’examen de nouveaux projets d’infrastructure, mais également afin de modifier les barrières existantes, en particulier le long de la voie ferrée du Transmongolien.

 

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Last updated on 13 Octobre 2017